Les sciences comportementales cherchent à décortiquer la façon dont nous prenons nos décisions et pourquoi, parfois, nous dévions de nos bonnes intentions. Nos mauvaises habitudes ne reposent pas uniquement sur notre mauvaise volonté. Oui, il nous arrive de mal évaluer certaines situations, d’être influencés par notre environnement ou d’avoir des comportements incohérents avec nos valeurs et nos engagements. Rassurez-vous, tous ces petits écarts ne sont pas intentionnels. Ils viennent de la façon dont notre cerveau fonctionne et ils portent un nom : les biais cognitifs.
Bien qu’il en existe plus d’une centaine, deux jouent un rôle particulièrement important dans la gestion de la maison : le biais du temps présent et le biais de statu quo.
Combien de fois avez-vous entendu dire : « Oui, oui, je te promets. Je rangerai ma chambre demain ! » Et combien de fois ce vœu s’est-il vraiment exaucé ? Si la réponse est proche de 0, c’est normal
C’est le propre du biais du temps présent : nous avons tendance à privilégier les actions qui nous procurent de la satisfaction à court-terme et à repousser celles qui vont nécessiter des efforts. En conséquence, même la perspective d’une récompense ne suffit pas toujours car celle-ci est éloignée dans le temps et il faut faire des efforts avant. Le chercheur canadien Piers Steel a d’ailleurs montré que c’est dans ce biais que notre tendance à la procrastination trouve sa source, on comprend aisément pourquoi.
Vous avez tapé du poing sur la table, cette fois c’est trop ! Maintenant, ça doit changer. Pendant quelques jours tout se passe bien et puis, lentement, les mauvaises habitudes reviennent et s’installent.
Cette situation est familière ? C’est la faute du biais de statu quo. Ce biais résume notre propension à conserver le doux confort des habitudes. On se dit que cela ne va pas si mal, on ne se rend pas compte des difficultés que l’on vit ou que l’on fait subir… Bref, on fait avec. On ne prend pas l’initiative de soulager nos proches du poids du quotidien. Jusqu’à ce que le coût de l’inaction devienne trop grand : une dispute, une punition, la nuit sur le canapé… Le seul moyen de le contourner est de créer de nouvelles habitudes, mais quel défi !